A ce jour, 2,4 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à des installations d’assainissement améliorées et 663 millions de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable de qualité. L’accès à des infrastructures et à des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) qui soient sûrs et abordables, est essentiel pour une amélioration de la qualité de vie des personnes.
L’accès à l’eau salubre, à l’assainissement et à l’hygiène est d’ailleurs partie intégrante des objectifs de développement durable des Nations Unies.
A ce jour, 2,4 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à des installations d’assainissement améliorées et 663 millions de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable de qualité. L’accès à des infrastructures et à des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) qui soient sûrs et abordables, est essentiel pour une amélioration de la qualité de vie des personnes.
L’accès à l’eau salubre, à l’assainissement et à l’hygiène est d’ailleurs partie intégrante des objectifs de développement durable des Nations Unies.
Les objectifs de développement durable des Nations Unies visent à assurer un accès universel et équitable à une eau potable salubre et abordable pour tous et un accès universel à l’assainissement et l’hygiène d’ici 2030.
La Banque mondiale estime qu’un montant de 1,7 milliard de dollars est nécessaire en vue de réaliser ces objectifs. D’autres données suggèrent que les finances publiques ne seront pas suffisantes pour atteindre cet objectif. Des investissements privés ou des approches de financement innovantes sont donc nécessaires.
Pourquoi utiliser la microfinance pour le financement WASH ? Les ménages à faible revenu ne peuvent pas accéder aux infrastructures WASH de manière économique. En effet, une étude de MicroSave Consulting, montre que dans certaines régions d’Asie, la construction de toilettes privées peut coûter jusqu’à 400 dollars par ménage, alors que les branchements d’eau courante coûtent environ 150 dollars (voir ici et ici pour les études en anglais). Notre recherche révèle également que les pauvres ont des priorités plus importantes, tel que l’’éducation et la santé, qui tendent à consommer leurs liquidités. Les améliorations WASH nécessitant des grosses sommes d’argent sont donc reléguées au second plan.
Fait intéressant, les produits de crédit proposés par la plupart des institutions de microfinance (IMF) tombent dans la « zone idéale » des investissements WASH. À l’échelle mondiale, les IMF ont perfectionné leurs systèmes et processus afin d’offrir des crédits allant de 100 à 500 dollars, tandis que les remboursements sont échelonnés sur une période de six mois, un an ou même plus. Par ailleurs, de nombreuses recherches montrent un potentiel considérable pour la microfinance dans les domaines de l’eau et de l’assainissement. Seulement s’engager dans ces domaines représenterait-il une opportunité de commerciale durable pour les IMF
Le financement WASH diffère des prêts productifs de manière significative car ces prêts ne génèrent pas de revenu visible. Plusieurs facteurs stratégiques et opérationnels déterminent l’adéquation d’un produit financier WASH. Ces facteurs sont les suivants :
Les facteurs écologiques et la présence d’infrastructures publiques WASH :
L’aspect favorable des facteurs clés hydrogéologiques a une incidence directe sur l’utilisation des équipements et services WASH. Ceux-ci incluent le dénivelé, l’épaisseur et la qualité de la terre végétale, ainsi que la disponibilité des sources d’eau proches. Par exemple, si une IMF accorde des crédits pour la construction de toilettes dans une région souffrant de pénurie chronique d’eau, ce ne sera qu’une question de temps avant que le client ne retombe dans l’habitude de la défécation à l’air libre.
De même, la disponibilité d’infrastructures publiques WASH telles que les canalisations d’égout ou les canalisations principales influence favorablement la collecte des services WASH. Les IMF doivent ainsi sélectionner des zones géographiques où elles ont le plus de chances de succès.
Sensibilisation et utilisation de l’infrastructure WASH existante: Une étude de MSC axée sur la clientèle montre que les installations WASH sont les plus demandées lorsque l’infrastructure existante est en« Utilisation active ». Nous avons constaté que la demande de toilettes avait tendance à être élevée dans les villages où une population importante utilise des installations d’assainissement – privées ou communautaires. Les raisons sont faciles à comprendre: comme l’usage augmente, l’opinion publique défavorable à la défécation à l’air libre se renforce. Au fil du temps, de plus en plus de ménages construisent leurs propres toilettes. Ainsi, les gens sont plus susceptibles d’avoir accès à des financements pour améliorer et acquérir des systèmes WASH dans un environnement favorable.
Collaborations avec des fournisseurs de produits ou de services WASH: Dans plusieurs zones géographiques, il existe des fabricants de produits et des fournisseurs de services WASH qui ne peuvent pas accéder au segment à faible revenu en raison des coûts initiaux élevés. Les IMF peuvent collaborer avec de telles entités et utiliser la demande actuelle du marché pour ces services. SMEP, une IMF au Kenya, a collaboré avec des fabricants de réservoirs d’eau pour accorder des prêts à des structures de stockage d’eau. De même, la Bank Syariah Mandiri, une banque commerciale en Indonésie, propose des prêts pour les raccordements d’eau courante au réseau public par une agence locale d’approvisionnement.
Disponibilité d’un financement à long terme pour le secteur WASH :
Dans de nombreux pays, les IMF dépendent du financement des banques et des institutions financières pour financer leur portefeuille. Cependant, ces fonds sont limités à des «activités génératrices de revenus ou productives». L’inadéquation actif-passif est un autre problème. Un prêt WASH a souvent une durée plus longue. Une IMF bénéficiant d’un prêt à plus court terme s’expose à un risque de liquidité s’il offre un prêt WASH. Les IMF doivent donc peut-être rechercher des sources de financement plus adaptées ou explorer d’autres pistes d’investisseurs ou de capital patient pour lever des fonds pour le financement de programme WASH.
Capacités techniques pour évaluer l’infrastructure WASH:
Les IMF doivent avoir accès à des capacités techniques pour comprendre la faisabilité de la mise en place d’une infrastructure WASH répondant à différents besoins. Ces infrastructures incluent les niveaux des eaux souterraines, la disponibilité des réseaux d’égout et le type de produits disponibles sur le marché. Il peut être utile de faire appel à des agences externes lorsque les capacités internes sont limitées. Développer une compréhension de ces aspects aidera l’IMF à concevoir des produits sur mesure et conclure des contrats avec des fabricants WASH et des fournisseurs de services.
L’éducation et la sensibilisation des clients sont essentielles pour le marketing produit :
L’éducation et de la sensibilisation des clients sont des éléments clés de l’utilisation d’un produit. Par exemple, une sensibilisation accrue aux effets néfastes sur la santé d’une eau impure ou d’une défection ouverte peut conduire à une plus grande adoption de filtres à eau ou de toilettes hygiéniques, ou même des deux. Les partenariats avec les ONG peuvent être une stratégie utile pour mettre en œuvre de telles campagnes d’information. Par exemple, Grameen Koota, une IMF indienne, travaille avec une ONG, Navya Disha, pour sensibiliser ses clients avant de lancer des produits financiers pour soutenir les activités WASH.
WASH offre aux IMF une formidable opportunité d’avoir un impact significatif sur la vie de leurs clients et les aide dans leur lutte contre la pauvreté. Pourtant, celles-ci oivent prendre en compte les problèmes discutés jusqu’à présent pour saisir cette opportunité de manière durable.
Pour aider les IMF à développer et à gérer des produits de financement WASH, MSC en collaboration avec Water.Org a développé une série de boîtes à outils qui s’appuient sur des programmes de financement WASH réussis et contiennent des exemples pratiques et des directives détaillées sur divers aspects de la gestion de ces programmes.
Laisser des commentaires