L’inclusion financière reste un défi majeur en Afrique, où des millions de personnes n’ont toujours pas accès aux services bancaires formels. Dans ce contexte, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) apparaît comme un outil stratégique pour les institutions financières et les entreprises. En intégrant les critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance) dans leurs modèles économiques, ces acteurs […]
L’inclusion financière reste un défi majeur en Afrique, où des millions de personnes n’ont toujours pas accès aux services bancaires formels. Dans ce contexte, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) apparaît comme un outil stratégique pour les institutions financières et les entreprises. En intégrant les critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance) dans leurs modèles économiques, ces acteurs renforcent la transparence, la résilience et la durabilité de leurs offres tout en répondant aux Objectifs de Développement Durable (ODD). Au-delà de la conformité, la RSE devient un véritable moteur d’innovation et de différenciation, contribuant à la création de valeur partagée et à la pérennité des modèles économiques.
Comment les acteurs du secteur financier intègrent-ils la RSE et les critères ESG dans leurs pratiques pour étendre l’accès aux services financiers aux populations les plus marginalisées et transformer leur quotidien ?
L’intégration des pratiques ESG et RSE : un levier stratégique pour les institutions financières africaines
Les approches ESG (Environnement, Social et Gouvernance) et RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) jouent un rôle central dans la gestion des risques et l’adoption d’une stratégie durable. Elles partagent un principe fondamental : “ne pas nuire” – ni aux clients, ni aux salariés, ni à l’environnement. Elles s’inscrivent dans une dynamique plus large de GPSE (Gestion de la Performance Sociale et Environnementale) qui vise non seulement à gérer les risques, mais aussi à générer un impact positif.
En Afrique, de plus en plus d’entreprises et d’investisseurs adoptent les critères ESG. En 2024, les émissions d’obligations ESG par des entités africaines ont atteint 4,4 milliards de dollars entre janvier et février — près de quatre fois plus que sur l’ensemble de 2023. Parallèlement, les institutions financières africaines consacrent en moyenne entre 4 et 7 % de leurs bénéfices nets à des initiatives RSE, ciblant des domaines clés tels que l’éducation, l’accès à l’eau potable et la lutte contre la pauvreté. Ces actions sont alignées avec les ODD. ( ex : ODD1 – pas de pauvreté, ODD5 – pour l’égalité des sexes, ODD8 – pour un travail décent et une croissance économique, ou encore ODD13 – lutte contre le changement climatique.)
Cependant, la régulation des produits ESG reste en construction, et la demande des investisseurs locaux demeure limitée.
Les défis de l’intégration des ESG et RSE en Afrique.
Si l’essor des pratiques ESG et RSE est prometteur, leur mise en œuvre se heurte encore à plusieurs obstacles : manque de cadres réglementaires clairs, capacités institutionnelles limitées, et absence d’outils adaptés. Ces défis représentent toutefois autant d’opportunités pour construire un écosystème financier plus inclusif, résilient et responsable.
Vers une transformation durable : initiatives porteuses
Pour aider les institutions financières, notamment les institutions de microfinance à évaluer leurs risques et leur impact, CERISE+SPTF a développé des normes universelles de gestion de la performance sociale et environnementale, ainsi que des outils d’audit et des ressources accessibles sur la plateforme SPI en ligne. Ces outils, créés en collaboration avec les utilisateurs eux-mêmes pour répondre à leurs besoins spécifiques, sont disponibles en accès libre et permettent aux organisations de :
Aujourd’hui CERISE+SPTF regroupe une communauté de plus de 5 000 utilisateurs issus de 2 000 organisations. Des audits sociaux sont conduits par 1 000 institutions financières, dont le tiers provient d’Afrique subsaharienne.
En République Démocratique du Congo, FINCA RDC illustre parfaitement comment la RSE peut renforcer l’inclusion financière à travers trois volets :
Depuis 2014, FINCA utilise les outils de CERISE pour certifier ses pratiques et met en œuvre des actions concrètes : soutien aux orphelinats, formations en éducation financière et digitale, et s’appuie sur un réseau de 1 700 agents bancaires pour atteindre les populations non bancarisées.
Lifiled, une FinTech spécialisée dans l’énergie solaire, démontre comment la RSE peut intégrer des solutions technologiques pour répondre aux besoins fondamentaux des populations rurales :
Avec 90 000 utilisateurs réguliers et 160 000 utilisateurs occasionnels, Lifiled joue un rôle clé dans l’électrification des zones rurales, contribuant à connecter les populations isolées aux infrastructures et aux services essentiels.
Conclusion : Transformer les défis en opportunités durables
Les exemples de CERISE+SPTF, FINCA RDC et Lifiled montrent que la RSE ne se limite pas à une obligation morale ou réglementaire. Elle constitue un levier stratégique puissant pour répondre aux enjeux d’inclusion financière en Afrique. En intégrant pleinement les critères ESG et RSE dans leur stratégie, les entreprises africaines peuvent construire des modèles économiques plus durables et équitables.
Pour maximiser leurs impacts, il est essentiel de :
L’Afrique a l’opportunité de devenir un leader mondial de la finance durable. Le moment est venu de transformer les défis d’aujourd’hui en opportunités de demain.
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