La guerre des prix et la motivation des agents en zones rurales

La guerre des prix et la motivation des agents en zones rurales.

Par Rocky Abdoul, Décembre 2021

Il est à peine 6h30 du matin que les premiers points de vente des services de Mobile Money commencent à ouvrir à Soubré, ville cacaoyère au sud-ouest de la Côte d’Ivoire, dans le district de Bas-Sassandra. On aperçoit facilement au-dessus de petits kiosques alignés le long des artères principales des petites pancartes bleues toutes neuves avec une mascotte pingouin qui bousculent les éternelles pancartes noire-orange.

Dans la décennie actuelle, le Mobile Money  et les réseaux d’agents se positionnent comme un levier et un maillon pour favoriser l’inclusion économique, sociale et financière du dernier kilomètre. Avec un taux de bancarisation élargi de 30,8%, et le taux de pénétration des services de Mobile Money de 73%, le Mobile Money continue de jouer un rôle de plus en plus important dans l’inclusion financière de la Côte d’Ivoire.

Selon le rapport trimestriel de l’ARTCI (Mars 2021), l’offre de Mobile Money était jusque-là tenue en Côte d’Ivoire par les trois principaux opérateurs de téléphone mobile avec des parts de 48,3%, 41,1% et 10,6% respectivement pour Orange, MTN et Moov.  Orange CI a été le leader de l’offre des services de Mobile Money en Côte d’Ivoire et la concurrence était faible sur le marché jusqu’à l’arrivée de Wave en Avril 2021. Deux mois après le lancement des activités de Wave, dans le rapport de l’ARTCI (30 Juin 2021), les parts de marché de Orange et MTN ont chuté respectivement de 8,7% (malgré une hausse du nombre d’abonnés de 3,2% à la téléphonie mobile) et de 1,7%. Et le cumul global des trois opérateurs indique un recul de 4,6%.

L’actuelle concurrence (Wave et les OTM existants) sur le marché ouest-africain dans l’offre des services de dépôts, retrait et transferts (Mobile Money) n’a pas seulement eu des conséquences sur les parts de marché. Les fournisseurs de services de mobile money se sont lancés dans une guerre des prix qui impacte les frais des transactions et les commissions des agents.

Wave, un modèle innovant  mais peu convivial avec la population rurale…

Le modèle de service de Wave est innovant et prend en compte de nombreux problèmes pour lesquels les agents se plaignaient depuis plusieurs années.
Le processus d’enregistrement pour les détenteurs d’un smartphone est plus simple et rapide (via une application qui fournit un QR code). Mais pour les détenteurs de téléphones basiques, il faut nécessairement se rendre chez un agent qui enregistre et remet une carte QR code à apporter à chaque transaction, une exigence de plus par rapport aux OTM. Avec un taux de 152% de pénétration de la téléphonie, les téléphones basiques sont les plus nombreux dans les zones rurales de la Côte d’Ivoire. Signalons aussi qu’il est difficile de consulter sa balance sur son compte Wave avec ce type de téléphone. Pour le faire, il faut également se rendre chez un agent Wave. Wave s’est positionnée avec sa politique de suppression de la double tarification. A la surprise de la population ivoirienne, avec Wave, les dépôts et retraits sont gratuits et seulement le transfert national à 1% et le transfert vers les pays limitrophes à 1,5%. Comme le dit le philosophe Sénèque, La crainte de la guerre est encore pire que la guerre elle-même, et pour faire face à ce niveau de prix largement en dessous de la moyenne, toutes les grilles de tarification des autres opérateurs se sont ajustées à celle proposée par le nouvel entrant.
D’aucuns ne s’étonnent de cet ajustement des prix longtemps offerts sur le marché ivoirien de Mobile Money. « Donc ces opérateurs nous ont escroqué pendant tout ce temps. Si aujourd’hui ils peuvent baisser leurs tarifs, ils ne sont pas honnêtes. Ils ne nous aiment pas. Bienvenue à Wave ». s’étonne Fabiola, vendeuse au grand marché de Soubré. Cet ajustement des prix s’observe comme une petite victoire de Wave comme le déclare Mme Coura Carine SENE, DG WAEMU de Wave Mobile Money: « (…) Wave se réjouit de l’alignement des acteurs du mobile money à un business model qui était tant critiqué ».Si les populations s’en sortent jusque-là gagnantes dans cette bataille, il en est de loin pour certains agents dans les milieux ruraux de Soubré.

Un support pour offrir des services, mais des commissions impactées

Certains agents ruraux pensent que Wave est cet opérateur qui a compris leurs besoins de liquidité en offrant un fonds et un téléphone pour démarrer les activités et l’acteur a créé de la panique sur le marché de Mobile Money. Certaines décisions prises par les opérateurs ont influencé les activités des agents dans les zones rurales.

On a bloqué mes puces de transactions de certains agents (la mienne incluse) et pas d’autres pour 2 semaines, et je devrais me rendre jusqu’à Abidjan (environs 410km) pour que l’accès me soit restauré” me confirme un agent. Tous les opérateurs ont changé leurs commissions sauf Orange, qui a notifié que ces commissions seront revisitées après la période traite de cacao.

Le modèle de commission de Wave est basé sur le volume de transactions journalières à la différence des autres opérateurs qui appliquent la rémunération par transaction, modèle préféré par les agents. La préférence de la population pour les transactions Wave a fait basculer un nombre important de transaction des autres opérateurs. Les changements de niveaux de commissions et la préférence pour les transactions Wave créent une incertitude du paquet total de commissions gagnées par les agents mensuellement.

Il se dégage que l’entrée de Wave sur le marché a eu comme autre conséquence de diminuer les transactions des autres opérateurs à son profit. Selon les agents dans les milieux ruraux, ce basculement impacte négativement leurs commissions. Face à cette perception, les agents dans les milieux ruraux se trouvent devant un dilemme entre l’opérateur préféré et les commissions offertes par cet opérateur.

Dans une perspective où les questionnements sont le prix juste et les besoins des clients, toutes les parties prenantes au modèle en tirent profit et non qu’ils n’ont d’autres choix qu’à être des partenaires, la rentabilité basée sur l’impact est  importante, toutefois, plusieurs personnes se posent la question sur la performance et la viabilité du modèle de Wave. Vu qu’il n’existe pas de définition universelle d’un réseau d’agents « performant », il est actuellement encore tôt de se prononcer sur le modèle de Wave. Cependant, selon les rapports de Microsave sur les réseaux d’agents performants et les principaux éléments qui déterminent le succès des réseaux d’agents, certain indicators such as a clearly defined value proposition and a good knowledge of the competition allow DFS providers to set up a network of agents that will help them achieve their objectives.

Microsave Consulting has supported several entities in improving their strategies, operations and processes of their agent networks, conducted research to understand the environment of banking agents, their motivations, trained professionals on the management of a network of agents and offered training and support to agentsin order to significantly increase transactions and their efficiency. This support is based on interviews conducted with more than 40,000 agents worldwide to identify the factors responsible for the success or failure of agent networks. This helps our clients improve their agent network strategies, liquidity management systems, agent selection training and recruitment approaches. More importantly, in a highly competitive environment, they made the value proposition for agents more attractive and reduced the rate of inactivity and abandonment.

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Rencontre avec madame Carine Boni Gondo, de Fin’ELLE Côte d’Ivoire

Rencontre avec madame Carine Boni-Gondo, de Fin’ELLE Côte d’Ivoire

Pour ce nouveau rendez-vous, nous vous proposons de rencontrer avec nous Carine Boni-Gondo, Head of exploitation chez Fin’elle Côte d’Ivoire.
Fin’ELLE « la Finance pour ELLE » est la filiale du Groupe Cofina dédiée à la femme active pour soutenir l’autonomisation de la femme. Comment ? On en découvre un peu plus ensemble .

L’agritech pour renforcer l’inclusion des femmes dans la filière de la noix de cajou

L’agritech pour renforcer l’inclusion des femmes dans la filère de la Noix de Cajou

Par Renée Chao-Beroff, Jennifer Isern et Elizabeth Berthe, Janvier 2022

Comment Wi-Agri permet aux ivoiriennes d’avoir un meilleur accès au financement et aux marchés

La Côte d’Ivoire est le premier pays producteur et exportateur de noix de cajou. Un succès qui ne pourrait avoir lieu sans les femmes des zones rurales. En effet, de la semence à la production, en passant par le ramassage et la transformation, les femmes jouent un rôle essentiel dans la chaîne de valeur des noix de cajou.

Même si le gouvernement ivoirien a donné la priorité à la production et à la transformation locale de cajou, la productivité et les revenus de ces femmes restent limités par un accès insuffisant au financement et aux marchés.

Face à ce constat, CIDR PamigaMSC (MicroSave Consulting) et Mobisoft/Agristore ont uni leurs forces pour s’attaquer aux problèmes complexes auxquels sont confrontés les acteurs de cette chaîne de valeur. Ensemble, ils ont lancé la plateforme digitale Wi-Agri. Cette agritech offre un “guichet unique” pour les acteurs des chaînes de valeur agricoles en Afrique de l’Ouest : services financiers, accès au marché, formation commerciale à destination des petits exploitants agricoles, travailleurs salariés, acheteurs, entreprises de transformation et exportateurs.

En raison du rôle essentiel que jouent les femmes dans cette industrie, leurs besoins sont au cœur du concept de Wi-Agri. Les services proposés par cette agritech contribuent à renforcer les moyens de subsistance des femmes et leur résilience, en capitalisant sur des services financiers adaptés pour améliorer leur accès au financement, au travail décent et aux opportunités économiques, tout en favorisant l’essor d’une chaîne de valeur de la noix de cajou plus forte et plus dynamique.

Le manque d’accès au financement et aux marchés affecte les moyens de subsistance des femmes

Les femmes représentent environ 20% des 350 000 producteurs de noix de cajou en Côte d’Ivoire. 1,5 à 2 millions de femmes sont également impliquées dans le ramassage et la transformation des noix. Elles n’ont souvent pas accès aux marchés pour vendre leurs récoltes à des prix avantageux. Elles n’ont pas non plus accès aux banques formelles et aux institutions de microfinance, et beaucoup dépendent des financements informels fournis par les groupes d’épargne. Bien que la plupart disposent d’un compte d’argent mobile, elles ignorent pourtant souvent la gamme de services financiers mobiles à leur portée et se contentent généralement des services de transferts d’argent.

Ce manque d’accès aux marchés et au financement affecte les femmes de différentes manières tout au long de la chaîne de valeur.

Les producteurs dépendent fortement des revenus qu’ils tirent de la production et de la commercialisation des noix de cajou. Les femmes qui jouent ce rôle sont généralement plus âgées et travaillent souvent la terre elles-mêmes, parfois avec l’aide de leurs enfants. Ces productrices n’ont souvent pas accès au financement des intrants et de la main-d’œuvre, ce qui impacte leur productivité, et elles dépendent souvent d’acheteurs locaux informels qui offrent des prix inférieurs à ceux du marché.

Les travailleuses saisonnières que les producteurs engagent pour récolter le fruit et séparer le fruit de la noix sont souvent appelés “ramasseuses”. Ces travailleuses, âgées de 30 ans en moyenne, sont souvent plus jeunes que les producteurs. Beaucoup travaillent dans les exploitations de cajou pour couvrir les dépenses de leur famille, tout en cultivant des cultures de subsistance. Comme de nombreux producteurs ne disposent pas des fonds nécessaires pour payer leurs salaires, ils sont souvent contraints de les rémunérer en nature avec une partie de la récolte, ou d’attendre la vente de leur récolte pour les payer. Pour les ramasseuses payées en nature, l’accès aux marchés détermine quand et combien elles sont payées. Pour celles qui ne sont rémunérées qu’après la vente des récoltes, la prise en charge des dépenses familiales urgentes devient très souvent problématique.

Une fois la récolte terminée, les ramasseuses cherchent souvent un emploi chez les transformateurs de noix de cajou. Elles utilisent alors leurs revenus pour épargner ou investir dans leurs propres exploitations et entreprises. Cependant, l’emploi chez les transformateurs locaux n’est pas toujours stable. On estime que 80 à 90% de la production de noix de cajou de la Côte d’Ivoire est exportée sous forme de noix brutes pour être transformée à l’étranger. Comme les transformateurs n’embauchent que lorsqu’ils peuvent s’approvisionner en noix de cajou auprès des producteurs locaux, la concurrence des exportateurs entraîne une perte de revenus pour les dizaines de milliers de femmes rurales qui dépendent de ce travail salarié saisonnier.

Comment Wi-Agri répond aux besoins de ces femmes ?

Wi-Agri met en relation les vendeurs avec des acheteurs locaux et assure un prix juste pour les producteurs. En les aidant à contourner les intermédiaires et à favoriser les acheteurs formels, Wi-Agri permet aux productrices d’obtenir un meilleur prix pour leurs récoltes. Ces liens commerciaux permettent aux travailleuses salariées d’améliorer le niveau et la fréquence de leurs revenus. En donnant la priorité des ventes aux petites entreprises de transformation locales, les services de Wi-Agri renforcent les chaînes de valeur locales et garantissent que les transformateurs locaux disposent d’un approvisionnement fiable en noix de cajou, offrant ainsi des opportunités de travail salarié aux femmes des zones rurales.

Wi-Agri propose également un ensemble de services financiers adaptés aux différents profils et besoins de ces femmes. Par exemple, Wi-Agri permet aux producteurs d’accéder au crédit à court terme et offre des solutions de paiements numériques pour sécuriser et disposer immédiatement de leurs fonds, afin d’embaucher rapidement de la main d’œuvre et de payer les salaires. Les travailleurs peuvent également accéder au crédit, à l’épargne et aux paiements numériques qui, pour beaucoup, offrent une première occasion de s’engager dans des services financiers formels.

Pour que les femmes puissent accéder à ces solutions et en bénéficier pleinement, Wi-Agri adapte également le contenu et les méthodes de diffusion. Par exemple, la plateforme s’efforce de surmonter l’absence de smartphone en proposant des financements via un partenaire local. En outre, Wi-Agri permet aux productrices et aux travailleuses de créer des coopératives dirigées par des femmes, fournit des services d’éducation financière et de gestion d’entreprise et propose des conseils agricoles par le biais de modules vocaux dans les langues locales.

Un modèle exporté dans d’autres pays de la région

Wi-Agri a été lancé en 2021 et compte à ce jour plus de 2 000 abonnés, dont des petits exploitants agricoles, des acheteurs agréés de noix de cajou, des coopératives et des petites entreprises de transformation. Dans les mois à venir, la plateforme continuera à collaborer avec des institutions financières, des fournisseurs de services de conseil, des organisations de femmes, des fournisseurs d’intrants et le gouvernement ivoirien pour étendre et améliorer ses services. Cependant, la chaîne de valeur de la noix de cajou en Côte d’Ivoire n’est qu’à ses débuts. A terme, Wi-Agri espère devenir un modèle de référence pour le renforcement des chaînes de valeur agricoles et des moyens de subsistance des femmes rurales en Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi Wi-Agri travaille sur des plans d’expansion vers d’autres types de cultures et de nouveaux marchés, notamment au Burkina Faso, au Sénégal et au-delà.

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Retour sur notre webinaire : financement de l’entrepreneuriat des jeunes dans l’agrobusiness au Sénégal: défis et pistes de solutions

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Plus de 300 000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail au Sénégal. L’emploi des jeunes est devenu un véritable défi au Sénégal. L’entrepreneuriat apparaît ainsi comme une alternative au chômage et pourrait constituer peut être un levier pour créer des opportunités économiques pour les jeunes. Cependant qui parle d’entreprendre, parle de capital financier dont beaucoup de jeunes ne disposent malheureusement pas. C’est ici que le financement de projets entre en jeu pour aider les jeunes à concrétiser leurs projets.
Plusieurs institutions financières et agences ont développé des programmes et offres de financement pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes dans les secteurs à fort potentiel comme l’agriculture. Selon les projections des bailleurs publics, le secteur agricole dispose d’un fort potentiel pour créer d’ici 2035 plus de 9 millions d’emplois en faveur des jeunes et des femmes.
Mais vers quels acteurs se tourner pour trouver des financements pour les jeunes ?
Quelles sont les offres de services financiers disponibles ?
Sont-elles adaptées aux divers besoins des jeunes entrepreneurs et porteurs de projet qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat agricole ?
Quels sont les coûts supportés par les jeunes pour leur accès aux financements ?