A vos agendas : rejoignez-nous le temps d’un webinaire pour explorer la Responsabilité Sociale et Environnementale dans le secteur financier en Afrique le jeudi 21 novembre prochain à 15h GMT.
En Afrique subsaharienne, seuls 25 % des adultes ont accès à des services financiers formels, rendant l’inclusion et la responsabilité encore plus cruciales . Pour cet échange nous aurons le plaisir d’accueillir des panélistes de premier plan : Cerise+SPTF : Un acteur essentiel de la finance inclusive durable : avec plusieurs milliers d’audits sociaux réalisés à l’aide de l’outil SPI, Cerise+SPTF gère une base de données parmi les plus solides au monde pour la gestion de la performance sociale et environnementale, dans la finance inclusive. FINCA RDC SA : Une institution qui touche plus de 350 000 clients en RDC, contribuant activement au développement économique et à l’inclusion financière des communautés marginalisées. LIFILED : Une start-up qui révolutionne l’accès à l’énergie en Afrique grâce à des solutions LED alimentées par l’énergie solaire, touchant plus de 60 000 foyers en zones rurales depuis sa création
Ce panel sera modéré par : Elisabeth Kibitek, partenaire associée, responsable DFS, MicroSave Consulting Afrique de l’Ouest et Centrale Francophone
Thème : Innover pour un avenir durable : la Responsabilité Sociale et Environnementale dans le secteur financier en Afrique Date: 21 novembre 2024 Heure: 15h GMT
Ne manquez pas l’opportunité d’en apprendre plus sur les initiatives innovantes qui façonnent le futur de la finance responsable en Afrique ! Inscrivez-vous dès maintenant pour participer à cet échange inspirant 👉🏾 bit.ly/4fwtJe4
Notre consultant en services financiers numériques,Rocky Abdoul Milingita, s’est entretenu avec CNBC Africa.
Voici un résumé de la conversation et des points évoqués :
L’expansion des services de mobile money stimule l’inclusion financière en RDC
Le soutien réglementaire et les partenariats renforcent l’écosystème FinTech
Les défis tels que les limites d’infrastructure et les obstacles réglementaires freinent la croissance des FinTechs
Le secteur des FinTechs a connu une croissance remarquable en République Démocratique du Congo (RDC), avec une augmentation notable de 5 % des utilisateurs de mobile money au premier trimestre 2024 et une levée de fonds substantielle de 62 millions de dollars pour les start-ups en 2023. Malgré ces avancées, 80 % de la population demeure non bancarisée en raison de défis tels que la faible pénétration d’internet et l’inadéquation des infrastructures. Bien que le secteur FinTech de la RDC en soit encore à ses débuts comparé à des pays de la région comme le Kenya et le Nigéria, il présente un potentiel de croissance et d’innovation considérable.
Rocky Abdoul Milingita, consultant en services financiers numériques chez Microsave Consulting, a mis en lumière le paysage des FinTechs en plein essor en RDC. L’une des principales forces motrices de cette croissance a été l’expansion des services de mobile money, qui ont joué un rôle clé dans l’amélioration de l’inclusion financière dans le pays. La hausse du nombre d’utilisateurs actifs et des revenus dans les services mobiles souligne l’adoption croissante des solutions financières numériques en RDC. Par ailleurs, l’émergence de start-ups FinTech spécialisées dans les services de paiement, de prêt et de microfinance a diversifié davantage le marché des services financiers dans le pays.
Le soutien réglementaire de la Banque Centrale du Congo a également été déterminant dans le développement du secteur FinTech. L’introduction de directives telles que l’Instruction 58 sur l’interopérabilité des systèmes de paiement a créé un environnement favorable à l’épanouissement des FinTechs. En plus du soutien réglementaire, les partenariats entre les institutions financières traditionnelles et les FinTechs se multiplient pour étendre les services financiers aux populations mal-desservies.
Cependant, cet écosystème n’est pas sans défis. Les limitations d’infrastructure, notamment les faibles niveaux d’accès à l’électricité et à internet, constituent des obstacles majeurs à l’adoption généralisée des services financiers numériques. De plus, des problèmes tels que la littératie financière, le manque de confiance dans les plateformes numériques et les complexités réglementaires freinent le bon fonctionnement et l’expansion des FinTechs dans le pays.
Pour répondre à la question de l’inclusion financière en RDC, les FinTechs se concentrent sur la conception de produits centrés sur le client et proposent des solutions à faible coût adaptées aux besoins de la population. Les collaborations entre les institutions financières traditionnelles et les FinTechs contribuent également à combler l’écart pour atteindre les segments de la population non bancarisés.
En termes d’investissement, le secteur des FinTechs en RDC a attiré des fonds substantiels, avec plus de 62 millions de dollars levés en 2023. L’intérêt croissant des investisseurs locaux et internationaux, ainsi que les partenariats avec les institutions financières et les fonds de développement, ont donné un coup de pouce significatif à l’écosystème FinTech du pays.
Pour l’avenir, certaines tendances émergentes incluent une collaboration accrue entre les banques traditionnelles et les FinTechs, des avancées réglementaires pour soutenir l’innovation, et un accent mis sur l’adoption technologique et la cybersécurité. L’utilisation croissante des smartphones et l’amélioration de la connectivité internet devraient encore favoriser l’accessibilité des services FinTechs, tandis que des mesures pour renforcer la cybersécurité permettront de protéger les plateformes numériques contre les menaces potentielles.
Dans l’ensemble, la trajectoire du secteur FinTech en RDC annonce un avenir prometteur, avec l’innovation, la collaboration et le soutien réglementaire jouant des rôles clés dans l’amélioration de l’inclusion financière et la stimulation de la croissance économique du pays.
La Banque Centrale du Congo (BCC) a promulgué l’instruction 58, visant à renforcer l’interopérabilité des systèmes de paiement monétique et à encourager la participation au Switch Monétique National.
Au Bénin, l’étude s’est concentrée sur la digitalisation de l’épargne planifiée, mise à l’échelle de l’activité d’octroi des crédits soutenue par l’éducation financière. Le projet eu pour impact :
L’acquisition de plus de 45 000 nouveaux clients actifs.
La formation de plus de 25 000 nouveaux clients à l’éducation financière.
La formation de plus de 220 agents en tant que formateurs.
L’octroi de 10 238 crédits par l’intermédiaire d’agents mobiles (à l’aide de tablettes numériques).
L’octroi de 4 676 milliards XOF (7 715+ millions USD) sous forme de crédits.
Au Mali, l’étude s’est concentrée sur la mise à l’échelle de la méthodologie de groupe Yeredeme. Le projet a eu pour impact :
Le financement de 5 270 femmes
La création de deux fédérations, de 30 organisations villageoises et de 355 groupes d’entraide
L’octroi de crédits de plus de 190 millions XOF (315 582+ USD) aux agriculteurs dont le PAR est <1%.
Un investissement de près de 13 millions XOF (21 450+ USD) pour soutenir les activités de subsistance
Enfin, au Togo, l’étude s’est concentrée sur la digitalisation des produits et services financiers des populations à faible revenu et a eu pour impact :
10 agences interconnectées
Plus de 11 500 transactions interconnectées réalisées
Plus de 37 000 utilisateurs actifs de B2W/W2B
Plus de 70 700 personnes ayant participé à des séances d’éducation financière.
La croissance des services financiers digitaux n’est pas une nouveauté pour le Bénin, et sa population en bénéficie pleinement. En 2020, le pays était le deuxième utilisateur d’argent mobile de la zone UEMOA. Selon un rapport de décembre 2021 de la BCEAO (page 34), 16,39% de la population utilise les services d’argent mobile. Malgré ces progrès, des défis persistent tels que les réseaux de distribution des services financiers limités, la couverture insuffisante du réseau mobile et le faible taux d’alphabétisation. Par ailleurs, l’accès au système éducatif reste difficile, en particulier pour les filles, selon un document de stratégie pays 2022 de la Banque Africaine de Développement. Le dernier rapport Global Findex indique que seulement 8% des adultes au Bénin ont emprunté auprès d’institutions financières formelles en 2021. Cette faible proportion s’explique principalement par les contraintes liées à l’éducation financière et aux exigences en matière de garanties, selon les études menées par MicroSave Consulting (MSC).
L’utilisation croissante des services d’argent mobile, ainsi que le soutien du gouvernement et des initiatives d’organismes de développement, offrent des opportunités significatives d’expansion des services financiers digitaux. FECECAM-BENIN, la plus ancienne et la plus grande coopérative financière du pays, en activité depuis 1977, a reconnu les capacités et l’efficacité de la technologie dans la fourniture de services financiers. Avec plus de 150 agences et points de vente et 1,3 million de clients, FECECAM-BENIN a adopté la transformation digitale pour améliorer ses services.
Ce blog examine l’impact de la digitalisation des services financiers sur les opérations de la FECECAM-BENIN. Cette transformation a permis à l’institution de renforcer l’inclusion financière, de répondre aux besoins évolutifs de ses clients, et de leur fournir des compétences essentielles pour prendre des décisions financières éclairées.
L’adoption de la technologie par FECECAM-BENIN
En 2007, FECECAM-BENIN a lancé le service d’Epargne Planifiée. Initialement, il s’agissait d’une tontine quotidienne, gérée par des agents mobiles qui rendaient visite aux clients sur le terrain, pour collecter leur épargne journalière afin de la déposer sur leurs comptes en agence. La pandémie de COVID-19 et le succès du service ont conduit à la rationalisation des processus et l’amélioration du service aux clients éloignés à travers la digitalisation de l’épargne, des opérations de prêt et des activités des comités de crédit. L’implémentation de ces solutions a ainsi augmenté l’efficacité opérationnelle de l’institution tout en tenant compte des contraintes d’activité des clients et de leur faible niveau d’alphabétisation.
Le processus digital mis en place impliquait l’utilisation de terminaux sur le terrain pour enregistrer et vérifier les informations des clients en temps réel. Les agents effectuaient des visites régulières pour procéder à la souscription des clients et collecter les épargnes quotidiennes fixes à partir de 500 FCFA (USD 0,83). À la fin du mois, les clients pouvaient accéder à leur argent, moyennant la retenue à la source des frais de service correspondant à un jour de cotisation. En outre, les clients pouvaient obtenir des prêts et bénéficier de sessions de formation en éducation financière via les groupes WhatsApp.
FECECAM-BENIN a introduit des cartes NFC pour identifier les titulaires de comptes et assurer l’authentification des propriétaires légitimes de ces comptes. Ces cartes ont permis une identification transparente et une vérification des transactions dans les agences, accompagnées de reçus montrant l’évolution de l’épargne. FECECAM-BENIN a déployé le service d’Épargne Planifiée à l’échelle nationale, avec une volonté d’innovation et d’automatisation des processus pour desservir les zones rurales et isolées. Ce projet a été réalisé grâce au soutien de partenaires tels que la Swiss Capacity Building Facility (SCBF). FECECAM-BENIN a combiné ce service avec des programmes d’éducation financière numérique pour améliorer les compétences financières des clients et les aider à prendre des décisions éclairées, réduisant ainsi leur insécurité financière.
L’expérience de la FECECAM-BENIN en matière d’utilisation des technologies
FECECAM-BENIN a rationalisé ses processus d’épargne et de prêt, améliorant l’accès, et l’aisance d’utilisation pour les clients grâce à l’adoption du service digital d’Epargne Planifiée. Une étude menée par MSC a révélé les impacts clés suivants :
Autonomisation financière : Les clients ont optimisé leur gestion financière et leurs activités grâce aux crédits, atteignant la sécurité financière, et améliorant le remboursement de leurs prêts.
Amélioration des connaissances financières et de l’épargne : Plus de 90% des clients ont commencé à épargner quotidiennement, adoptant de bonnes habitudes d’épargne, et planifiant leurs finances pour atteindre leurs objectifs. Ils ont réussi à séparer leurs revenus professionnels de leurs revenus personnels et ont remboursé facilement leurs crédits.
Sécurité et confiance accrues : Les femmes se sentaient plus en confiance lorsque les agents collectaient leurs argent à l’aide du terminal. Elles appréciaient la confirmation instantanée du dépôt et l’accès facilité à leurs comptes grâce à la carte NFC, depuis n’importe quelle agence de FECECAM-BENIN.
Accès facile aux services financiers : Le service d’Epargne Planifiée a facilité l’obtention de crédits sans garantie initiale, permettant aux clients de rembourser par petits versements quotidiens. Ils ont aussi pu planifier leur retraite en utilisant leurs comptes comme une alternative de cotisation de l’assurance retraite.
Une meilleure gestion du temps : Les clients ont gagné du temps en demandant des crédits et en effectuant des dépôts depuis leur domicile ou leur lieu de travail, évitant ainsi les files d’attente en agence.
Ce service a aidé les clients à faible revenu à constituer leur épargne et leur historique de crédit grâce à une petite épargne régulière et à des prêts non garantis. En outre, l’éducation financière numérique a permis aux clients de prendre de meilleures décisions. FECECAM-BENIN a utilisé des plateformes numériques, telles que WhatsApp et les stations de radio locales, pour diffuser les séances d’éducation financière dans cinq langues locales, atteignant ainsi les populations au niveau national et permettant une formation continue, même dans les zones reculées.
La stratégie de la FECECAM-BENIN a mis en évidence les facteurs nécessaires à la mise en œuvre d’un programme d’éducation financière numérique réussi et les défis qui y sont associés.
Enseignements et perspectives
Le service d’Epargne Planifiée a encouragé la discipline financière et la fixation d’objectifs grâce à des dépôts quotidiens. Il a permis de constituer l’historique financier des clients, permettant ainsi à l’institution de microfinance de mieux appréhender la situation des clients à faibles revenus et les risques de crédit sans exiger de preuves de leur capacité de remboursement. Les médias sociaux, en particulier WhatsApp, se sont également révélés très efficaces pour atteindre les personnes à faible revenu, instaurer la confiance grâce à la résolution rapide des problèmes et des plaintes, et fournir des vidéos d’éducation financière.
Le cas de FECECAM-BENIN illustre l’impact transformateur de la technologie sur l’inclusion et l’éducation financières. Grâce aux solutions digitales, FECECAM-BENIN a amélioré l’accès aux services financiers, permis aux clients d’acquérir des compétences financières essentielles, et encouragé une culture de l’épargne et de prise de décision financière autonome. Cette initiative a permis à FECECAM-BENIN d’acquérir plus de 45 000 nouveaux clients, d’approuver 10 238 prêts pour un montant total de 4,67 milliards de francs CFA, et de dispenser des cours d’éducation financière à plus de 25 000 clients. Ce succès met en évidence l’importance des stratégies innovantes basées sur la technologie pour favoriser une croissance et une stabilité financières inclusives. Les institutions peuvent s’inspirer de l’exemple de FECECAM-BENIN et donner la priorité à l’accessibilité, à l’éducation et à l’adaptabilité pour répondre aux divers besoins des clients.
*Le Taux de Bancarisation Elargi, le Taux de Bancarisation Strict et le Taux Global d’Utilisation des Services Financiers sont des ratios utilisés par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Ces ratios sont tous liés aux activités financières dans la région. Ainsi, le Taux de Bancarisation Elargi désigne le pourcentage global de la population qui a accès et utilise les services bancaires traditionnels offerts par les banques, les postes, les institutions de microfinance, etc. Il comprend les personnes qui possèdent un compte bancaire et utilisent les services bancaires tels que les comptes d’épargne, les prêts. Le Taux de Bancarisation Strict reflète la même chose que le Taux de Bancarisation Elargi, mais uniquement pour les services offerts par les banques. Le Taux Global d’Utilisation des Services Financiers englobe l’utilisation plus large des services financiers au-delà des services bancaires traditionnels. Il comprend l’utilisation de l’argent mobile, des paiements électroniques, des services de microfinance et d’autres services financiers digitaux.
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