Les jeunes femmes ambitieuses des groupes d’entraide peuvent-elles devenir des agents de changement au sein de leurs communautés ?
Shobhit Mishra et Abhishek Anand, mai 2020
Dhanshree est une entrepreneuse de 24 ans originaire de la région rurale du Maharashtra en Inde. Elle est titulaire d’un diplôme de troisième cycle et dirige depuis trois ans une entreprise de fabrication de bougies. En plus de cette activité, qui est saisonnière, elle propose également à ses clients des services de couture et de retouche photo. Au cours d’une journée typique, Dhanshree passe d’une entreprise à l’autre pour préparer ses commandes et étudie en vue de ses prochains examens d’entrée dans la fonction publique. En plus de toutes ces responsabilités, elle doit également s’occuper de ses tâches ménagères.
Alors que la plupart d’entre nous ont du mal à trouver le temps de faire correctement un métier, cette jeune femme de l’arrière-pays indien jongle efficacement entre plusieurs activités. Une étude récente de MicroSave Consulting (MSC) permet de mieux comprendre comment elle et ses consœurs y parviennent. Réalisée entre octobre 2019 et janvier 2020, cette étude a concerné plus de 200 femmes appartenant à différents groupes d’entraide situés dans le Maharashtra, le Rajasthan et l’Uttar Pradesh. Par rapport aux membres des groupes d’entraide âgés de plus de 29 ans, Dhanshree et ses pairs plus jeunes, qui appartiennent à la tranche d’âge des 18 à 29 ans, sont :
COVID-19 : Quel est l’effet de la distanciation sur le transfert d’argent ?
Seka Aho Parfait et Shailey Tucker, mai 2020
Quand en décembre 2019, l’épidémie du nouveau coronavirus apparaissait en Chine, personne n’imaginait qu’en mars 2020, le monde et les activités économiques seraient à l’arrêt. Les mesures prises pour lutter contre cette épidémie devenue pandémie ont sonné l’arrêt de certaines activités. Dans la longue liste des fermetures, les points de transfert d’argent prennent une place de choix et constituent un handicap pour les populations habituées à faire des opérations de cash-à-cash. Ces mesures bouleversent les habitudes et laissent les migrants ou leur famille sans repère. En 2019, les transferts d’argent, qui ces dernières années ont témoigné d’une croissance significative, restent à 554 milliards de dollars dans le monde. C’est plus que les investissements directs de l’étranger ou l’aide au développement dans les pays à faibles revenus. Avec la pandémie de COVID-19, ces transferts mondiaux devraient baisser d’environ 20 % en 2020.
Comment le digital apporte-t-il des alternatives intéressantes, et constitue-t-il une opportunité de partenariats entre les services de transfert d’argent, les gouvernements et les FinTechs du secteur ?
« Dans le cadre de mes activités, je recevais très souvent de l’argent depuis l’Afrique via les compagnies de transfert d’argent habituelles (MoneyGram et Western Union). Pendant cette période de crise sanitaire due au COVID-19, il ne m’était plus possible d’effectuer des opérations de retrait. En effet, le confinement appliqué en France réduit les sorties aux déplacements essentiels. J’ai découvert grâce à un ami la société Small World, via laquelle j’ai pu recevoir de l’argent depuis l’Afrique et cela directement sur mon compte bancaire avec des frais relativement bas en moins de trois jours », raconte Mylène, chefd’entreprise vivant en France, en région parisienne, mais ayant des activités en Côte d’Ivoire à Abidjan.
Quelques alternatives au cash-à-cash existent déjà :
Cash à compte pour lequel un délai minimal de 48 heures ouvrés est exigé. Western Union (WU), Small World (SW), RIA, MoneyGram, offrent tous ce service.
Transfert de carte à carte : possible uniquement entre cartes de même nature, mais les plafonds d’opération sont faibles. La plateforme prépayée Baraka du GIM UEMOA permet des transferts d’un montant maximal de 100.000 F CFA par jour.
Transfert vers le mobile money : des partenariats avec le mobile money ont permis d’offrir cette possibilité. C’est l’exemple de RIA et Orange Money au Sénégal sur l’offre Kalpé.
Les différents sites et applications des services de transfert d’argent : WU, SW, worldremit, Taptap Send, RIA, MoneyGram, offrent des possibilités d’opérations surtout pour les résidents occidentaux.
Les difficultés pour les clients et les services de transferts d’argent
La fermeture des points cash imposée par le confinement, obligent les clients des transferts d’argent à rechercher des solutions alternatives parfois digitales auxquelles ils ne sont pas toujours habitués. De plus, les appréhensions liées à la cybercriminalité, les difficultés de recours, la complexité de certains parcours clients, ne militent pas pour l’usage de nouveaux canaux.
Ali, un utilisateur de service de transfert d’argent à Dakar, face aux difficultés d’installation et d’utilisation de l’application d’un des opérateurs de transfert, a désactivé l’application et se contente des opérations cash à cash.
Les services de transfert communiquent peu ou pas assez avec leurs clients sur ces nouveaux canaux en dehors de WU. Certains services comme le cash à compte ne sont pas disponibles à tous les points de distribution et les receveurs de fonds n’ont pas toujours de compte.
Les envoyeurs de fonds, n’ont pas tous des emplois stables et formels, et les mesures imposées par le COVID-19 affectent ces travailleurs migrants, obligés de suspendre leurs activités parfois sans contreparties. Ces travailleurs sans revenus, seront incapables de continuer à soutenir leurs proches ; ce qui peut avoir des conséquences importantes quand on connaît l’impact et le rôle de ces soutiens (santé, éducation, et investissements). « Ma sœur, baby sitter en France, m’envoyait 100 euros chaque mois pour le loyer. Depuis le début du confinement et la suspension de son contrat, elle ne perçoit pas de revenus suffisants et n’arrive pas à m’envoyer les 100 euros à temps. Je suis donc obligé de me référer à des ami(e)s ou à la famille au Congo, pas sans conséquence » nous témoignait Ester, étudiante congolaise à Dakar. Il apparaît donc nécessaire de maintenir les opérations de transfert d’argent et de trouver dans le digital, des mesures pour assurer la continuité des services sans trop grand bouleversement à travers des partenariats stratégiques.
Quelques mesures prises pour les transferts d’argent par rapport au COVID-19
Très peu de mesures ont donc été prises pour adapter l’offre aux réalités du COVID-19. RIA, par exemple, recommande à ses clients d’utiliser sa plateforme de localisation qui est régulièrement mise à jour pour trouver des points d’opération, sinon d’aller vers les points de cash à compte. Western Union fait les mêmes recommandations avec en plus, son application wu.com.
Pour limiter la circulation du cash, certaines compagnies comme MTN en Guinée ont suspendu des frais de transfert d’argent. Sept mesures ont été prises par la BCEAO pour promouvoir les paiements digitaux parmi lesquels la gratuité des frais pour certains transferts, la suppression et la réduction des commissions des commerçants, le relèvement du plafond des portemonnaies électroniques.
Quel impact sur les économies d’Afrique subsaharienne ?
Selon un rapport de la Banque mondiale publié fin avril 2020, il est prévu une baisse de 23,1 % dans le transfert d’argent en Afrique subsaharienne en 2020. Cet impact, qui serait global, frapperait davantage les économies les plus faibles. Une étude d’MSC, actuellement en cours, sur l’impact du COVID-19 sur les FinTechs, démontre que quel que soit leur taille, expérience ou secteur d’activité, les FinTechs et opérateurs de mobile money sont touchés par la crise et voient leurs activités ralentir.
Dans ce contexte où les transferts d’argent se positionnent comme représentant une part significative du PIB, il devient important d’assurer l’ouverture des points de transfert et que les besoins des plus vulnérables qui en dépendent, soient satisfaits. Il faut donc saisir cette opportunité pour élargir l’offre de services digitaux afin qu’ils s’adaptent aux contraintes actuelles. Quel rôle les régulateurs, gouvernements, mais aussi secteur privé, FinTechs, start-ups, banques ou encore opérateurs de mobile money, jouent-ils, pour promouvoir l’innovation digitale avec les opérateurs de transfert d’argent et la communiquer au grand public ? Comment accroître les taux d’éducation financière et d’adoption du digital pour que les plus vulnérables ne soient pas exclus dans cette période où le sans contact est la règle ? Quelles sont les mesures prises au niveau sous régional ? Le digital peut-il sauver les 20 millions d’emplois menacés comme le prévoit l’Union Africaine dans une étude ? Voici quelques questions auxquelles nous essaierons de répondre dans notre prochain blog. Gardez un œil sur notre site web pour la suite !
Développer des concepts de produits d’assurance et de micro-assurance pour la “gig economy”, l’exemple de Lynk au Kenya
Découvrez le quotidien des travailleurs indépendants? Comment développer des couvertures d’assurance adaptées à leurs besoins quotidiens? MSC a travaillé avec la plateforme de services Lynk et une compagnie d’assurance afin de développer des produits innovants. La suite en images.
Services financiers formels et travailleurs informels : comment les services financiers peuvent-ils fonctionner pour la gig economy ?
Peter Karah, mai 2020
C’est une nouvelle semaine et un nouveau mois. Miriam se lève le matin, imprime une vingtaine d’exemplaires de son CV et prend la direction de Nairobi. Elle prévoit de déposer son CV auprès de différentes entreprises du quartier central des affaires dans l’espoir de trouver un emploi. Cela fait maintenant neuf mois qu’elle a obtenu son diplôme d’ingénieur en électricité dans une école technique locale. Pourtant, elle n’a pas réussi à décrocher un emploi en bonne et due forme.
La pénurie d’emplois formels représente une source de frustration croissante pour les jeunes du Kenya comme Miriam. La pandémie de COVID-19 aggrave encore plus la situation. Incapable de trouver un emploi formel, Miriam a utilisé ses compétences pour fournir des services de réparation électrique aux habitants de sa ville et gagner ainsi un peu d’argent pour se lancer. Compte tenu du caractère essentiel de son activité, Miriam continue de recevoir des appels pour réparer des pannes électriques domestiques. Les revenus tirés de ces réparations pourraient être décents s’ils étaient plus réguliers et mieux payés. Elle souhaite être son propre patron, mais les demandes de réparation de ses amis et de ses anciens clients ne sont pas suffisantes.
Selon les Nations Unies, le taux de chômage[1] du Kenya est de 11,5 %, un chiffre nettement supérieur aux pays voisins que sont la Tanzanie et l’Ouganda, qui ont des taux de chômage de respectivement 2,2% et 2,1%. Il est important de résoudre les problèmes de chômage, qui relèvent des Objectifs de développement durable 1 (éliminer la pauvreté) et 8 (promouvoir la croissance économique). Au Kenya, le secteur informel offre d’abondantes possibilités de générer des revenus pour les jeunes. Le Bureau national des statistiques du Kenya estime qu’en 2018, 83% des personnes employées au Kenya travaillaient dans le secteur informel. Ce chiffre augmente de façon régulière depuis cinq ans, ce qui illustre le rôle essentiel que le secteur informel joue dans l’économie.
Ce secteur présente plusieurs caractéristiques. Il s’agit principalement d’activités à petite échelle, avec des barrières à l’entrée et à la sortie peu élevées, des compétences acquises principalement dans les écoles professionnelles, un investissement en capital peu élevé, une sécurité de l’emploi limitée ou inexistante et un statut de travailleur indépendant. La prolifération des services financiers digitaux a également permis le travail et le paiement à distance, le cas échéant. Le secteur informel est toutefois confronté à plusieurs défis :
Rémunération faible et irrégulière : les emplois informels ne sont pas stables. La rémunération est souvent peu élevée, car les emplois informels sont souvent considérés comme de moindre valeur.
Manque de sensibilisation et protection minimale des travailleurs par le droit du travail : les travailleurs sont notamment exposés aux mauvais traitements, aux licenciements abusifs et à de mauvaises conditions de travail.
Accès difficile ou impossible aux services financiers utiles, tels que l’assurance, le crédit ou les régimes de retraite : les travailleurs du secteur informel n’ont pas de justificatifs financiers ni de sécurité d’emploi, ce qui les empêche d’accéder au crédit et à l’assurance.
Absence d’antécédents professionnels : à l’exception des recommandations personnelles, les travailleurs informels sont rarement en mesure de faire la preuve de leur expérience pour obtenir un emploi.
Perte de revenus potentiels pour l’État : la plupart des travailleurs informels ne contribuent pas à l’impôt sur le revenu.
Comment le secteur informel peut-il par conséquent devenir plus favorable aux travailleurs ? Comment résoudre les problèmes liés à l’emploi informel, tels que la faiblesse des revenus, la précarité du travail et la difficulté d’accès aux services financiers ? L’économie de plateforme est une solution qui permet aux travailleurs informels de bénéficier des avantages de l’économie formelle. Grâce à ces plateformes digitales, les antécédents des travailleurs sont enregistrés et consultables. Ayant donné naissance au concept de « gig economy » (économie à la tâche), ces plateformes digitales sont des marchés qui permettent aux travailleurs indépendants d’entrer en contact avec des clients pour leur proposer des services ponctuels et de courte durée dans des domaines tels que le transport, la plomberie, l’installation ou la réparation électrique, la recherche et le développement web, entre autres services.
Voici quelques exemples actuels en provenance du monde entier :
Lynk est une plateforme de travail indépendant en ligne qui permet aux clients de trouver des artisans et divers autres professionnels du secteur informel, comme par exemple des plombiers, des menuisiers, des électriciens, des peintres, des masseuses ou des esthéticiennes. Pour accéder à ces services, les clients se connectent au site web et recherchent le service qu’ils souhaitent obtenir. Une fois que la plateforme reçoit la demande, elle met le client en relation avec l’un des professionnels, également appelé « pro ». Le professionnel reçoit une alerte sur l’opportunité de travail disponible et répond en indiquant sa disponibilité. Après le service, le consommateur classe le pro en fonction de la qualité perçue du service qu’il a reçu, généralement pour la référence du consommateur suivant. Parmi les autres acteurs qui utilisent des applications pour offrir un accès rapide et facile à des spécialistes à court terme au Kenya, on peut citer Ujuzy et Kuhustle.
Formaliser des aspects du secteur informel
Les plateformes de travail indépendant garantissent un flux de travail plus régulier au travailleur informel. Les clients se fient à ces plateformes pour trouver une expertise sûre et vérifiée. Les travailleurs informels ont ainsi accès chaque jour à davantage d’opportunités et disposent de revenus plus stables. Miriam fait maintenant partie d’une plateforme de travail indépendant qui lui permet de proposer différents services d’installation et de réparation électrique. Elle bénéficie ainsi d’une combinaison de travail provenant de la plateforme et d’autres sources. Grâce à la plateforme, elle continue de servir les habitants de sa ville en parallèle de nouveaux utilisateurs selon leur localisation.
Suite au nombre croissant d’infections par le COVID-19 et aux mesures de confinement et de distanciation sociale imposées par le gouvernement, certains services basés sur des applications sont en train de prospérer. Glovo, une entreprise de livraison, a été citée parmi les applications les plus téléchargées pour le mois de mars 2020 au Kenya.
La pandémie COVID-19 a néanmoins eu un impact considérable sur les emplois informels traditionnels qui exigent une présence physique. Par exemple, la manucure qui attendait que les clients passent devant sa boutique n’a plus d’activité, car les clients sont tous chez eux, à l’abri de la propagation du virus. Le menuisier, qui comptait sur la clientèle de passage pour voir et acheter de beaux meubles, ne peut plus vendre sa marchandise, car les clients restent chez eux. Quand l’artisan est en mesure de présenter sa marchandise sur une plateforme en ligne, le client peut y accéder facilement. Il a toujours besoin de meubles et de beaux ongles, mais il en a besoin dans la sécurité de son domicile.
Les plateformes de travail indépendant collectent de grandes quantités de données. Ces données comprennent des informations telles que le nombre de contrats ou de missions, le montant des paiements, la gamme des services fournis et les témoignages des clients. Ces données peuvent permettre aux travailleurs informels d’accéder à différents services financiers, tels que le crédit, la retraite ou l’assurance. Certains pays exigent que les plateformes de travail indépendant fournissent des couvertures d’assurance de type Work Injury Benefits Act (WIBA : lois sur les accidents du travail), notamment pour l’embauche d’ouvriers exposés au risque d’accidents du travail.
MSC a récemment engagé des compagnies d’assurance locales pour développer des produits de micro-assurance destinés aux travailleurs indépendants. La plateforme est en train de tester l’utilisation des données relatives aux transactions et aux emplois afin de fournir une couverture adéquate aux travailleurs indépendants dans le cadre de polices évolutives et à la demande. Les produits d’assurance de ce type sont avantageux pour les travailleurs comme pour les plateformes. Leur développement nécessite toutefois de repenser les modèles d’assurance pour les centrer davantage sur le client tout en répondant aux besoins d’un secteur informel en pleine mutation digitale. Les plateformes de travail indépendant doivent également étudier le rôle des incitations, comme par exemple l’éducation financière, pour aider les travailleurs indépendants à améliorer leurs conditions de vie grâce à des services financiers distribués sous forme digitale, en matière d’assurance par exemple.
Miriam a commencé à travailler par l’intermédiaire de Lynk pour offrir des services de réparation électrique. « Grâce à la plateforme, je gagne maintenant mieux ma vie que mes amis qui ont un emploi formel » se réjouit Miriam. Désormais son propre patron, elle est beaucoup plus optimiste quant à son avenir.
Dans le prochain article, nous nous intéresserons plus en détail au développement de produits d’assurance et d’autres produits financiers destinés aux travailleurs indépendants.
[1] Le chômage est défini par l’Organisation internationale du travail (OIT) comme « le fait de ne pas occuper un emploi salarié ou indépendant, mais d’être disponible pour travailler et d’avoir pris des mesures pour chercher un emploi ou un travail indépendant ».
Comment assurer les jeunes travailleurs de lagig economy
Peter Karah, Olivia Obiero et Edward Obiko, mai 2020
La technologie offre la possibilité d’améliorer le taux d’emploi des jeunes, dans le domaine notamment du travail informel. En 2019, un rapport sur la « gig economy » au Kenya estimait que le travail indépendant en ligne représentait 109 millions de dollars et plus de 36 000 travailleurs. Il indiquait que sur la base du niveau des investissements au moment de sa rédaction, le secteur devrait connaître une croissance de 33 % par an sur les cinq prochaines années. Les projections montrent que le travail indépendant en ligne devrait ainsi représenter 345 millions de dollar et 93 000 travailleurs d’ici 2024. Le secteur informel a toujours représenté plus de 80 % de la population active au Kenya. L’utilisation de la technologie offre une opportunité significative d’offrir des emplois au secteur informel.
La pandémie actuelle de COVID-19 fait ressortir la forte vulnérabilité de la sécurité d’emploi et de la protection sociale des travailleurs indépendants. Le CGAP indique ainsi que la plupart des travailleurs des plateformes qui offrent des services personnels ou d’artisanat enregistrent actuellement des baisses d’activité pouvant atteindre 90 %. La plupart d’entre eux ont dû puiser dans leurs économies, s’ils en avaient, pour subvenir à leurs besoins. Ceux qui n’ont pas d’épargne ont du mal à faire face aux mesures de confinement.
De plus, le travail « à la tâche » ne s’inscrit pas dans les structures contractuelles et les mécanismes de recours habituels des emplois formels traditionnels. Par exemple, l’assurance a traditionnellement ciblé le secteur formel. Seule une poignée de compagnies d’assurance proposent des produits adéquats et accessibles aux travailleurs de la gig economy. La nature de ces emplois rend l’offre de produits d’assurance beaucoup plus difficile. Le travail à la tâche varie considérablement selon la plateforme technique, la nature des missions et les risques encourus. Les assureurs estiment qu’il est particulièrement difficile de proposer de l’assurance aux travailleurs indépendants en raison du caractère imprévisible et fortement lié à la demande de ces emplois.
Plusieurs plateformes de travail à la tâche fournissent des services professionnels en mettant les clients en relation avec des artisans ou travailleurs manuels. Lynk au Kenya fait partie de ces plateformes qui se concentrent sur les opportunités d’emploi pour les jeunes. Elle est en bonne voie d’y parvenir avec plus de 60 % de ses travailleurs dans la tranche de 18 à 35 ans. Cependant, une grande partie de cette main d’œuvre n’a pas accès à une couverture d’assurance adéquate. Avec le soutien de la fondation MasterCard, MSC a participé au développement et à la distribution de produits de micro-assurance destinés aux travailleurs indépendants.
Dans notre article précédent, nous avons défini l’économie de plateforme et examiné les défis auxquels sont confrontés les travailleurs à la tâche. L’irrégularité et la faiblesse des revenus, l’absence de contrat structuré ou de contrat proprement dit, et le caractère imprévisible des flux de trésorerie figurent parmi les principales raisons qui font du segment des travailleurs en ligne un segment mal adapté aux compagnies d’assurance traditionnelles.
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Mutiso, un menuisier qui n’avait pas d’assurance maladie lorsqu’il en aurait eu besoin
Mutiso est un menuisier de 28 ans qui possède un atelier de fabrication de meubles le long d’une route très fréquentée de Nairobi. Sur les conseils d’un ami, il s’est inscrit sur Lynk en tant que « pro » (travailleur à la tâche) il y a trois ans. Sachant que son activité habituelle connaissait des fluctuations saisonnières, il a pensé que les missions de la plateforme lui permettraient d’accéder à des clients plus réguliers et de lisser ses flux de trésorerie.
Mutiso se sert d’outils tranchants et dangereux pour travailler le bois et construire des meubles. Bien qu’il soit un travailleur prudent qui s’est rarement blessé au travail, il y a deux ans, alors qu’il sciait un gros tronc de bois pour faire une table, il a déplacé le tronc trop vite et s’est entaillé profondément l’avant-bras. Cet accident l’a mis au chômage pendant six mois, sans source de revenus et sans assurance maladie. Cela lui a coûté plus de 200 000 KES (2 000 USD) rien que pour la facture de l’hôpital, et il a dû se tourner vers ses amis et sa famille pour payer son traitement.
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Comment concevoir des produits de micro-assurance adaptés pour les travailleurs à la tâche et les plateformes ?
La recherche comportementale et la conception centrée sur l’humain peuvent être appliquées au processus de conception de produits adaptés et accessibles qui répondent aux besoins des travailleurs indépendants. Nos recherches montrent que la plupart des travailleurs à la tâche n’ont pas accès à des produits d’assurance formels alors qu’ils sont conscients des risques auxquels ils sont exposés. Notre évaluation montre en outre que la plupart des produits traditionnels proposés par les compagnies d’assurance ne sont pas adaptés aux besoins spécifiques de ce segment.
Les principaux cas d’utilisation de l’assurance par les jeunes travailleurs indépendants sont les suivants :
Risque
Causes
1.Blessures et accidents
Exposition à des conditions de travail risquées : manipulation d’équipements dangereux, risques physiques, autres dangers
Non-respect des normes de sécurité
2.Perte de revenus
Maladie et problèmes de santé liés au travail
Handicap temporaire ou permanent
3.Couverture personnelle pour le travail effectué
Négligence du travailleur
Manque d’expérience dans l’exécution de tâches similaires
4.Protection des revenus pour les dépenses régulières (p. ex. frais de scolarité)
Perturbations et crises économiques (telles que la pandémie de COVID-19) qui affectent les flux de travail réguliers
Concevoir des produits de micro-assurance pour les travailleurs à la tâche
Nos recherches ont permis d’obtenir des informations cruciales pour la conception de produits de micro-assurance adaptés aux travailleurs à la tâche, en ce qui concerne notamment les aspects suivants :
Flexibilité du travail à la tâche : les travailleurs indépendants aimeraient pouvoir acheter une couverture avant de commencer des missions. Le produit devrait donc offrir une couverture à la demande que les travailleurs paieraient lorsqu’ils effectuent des missions.
Utilisation de la technologie : sachant que les jeunes travailleurs à la tâche sont parfaitement au fait de la technologie et qu’ils ont besoin d’une expérience efficace, les fournisseurs doivent numériser et intégrer la technologie à chaque étape du service. Les processus de base, tels que l’inscription, le paiement des primes et le règlement des sinistres, doivent donc être digitalisés.
Tarification abordable et dynamique : des modèles de tarification et de paiement différenciés permettraient de rendre les primes plus abordables pour les travailleurs à la tâche. Un modèle de partage des responsabilités pourrait être mis en place pour réduire le coût de l’accès à l’assurance, dans lequel la plateforme et les employeurs contribuent chacun de leur côté au paiement des primes d’assurance. Le caractère irrégulier du travail à la tâche exige un modèle de tarification dynamique dans lequel les travailleurs concernés ont la possibilité de répartir et de payer leur prime d’assurance en fonction du nombre prévisionnel de missions.
Développer un modèle de micro-assurance adapté aux travailleurs à la tâche
Sur la base de nos recherches, un assureur est en train de tester un produit d’assurance individuelle contre les accidents spécialement conçu pour la gig economy. Ce produit présente les caractéristiques suivantes :
Accès à la demande : en collaboration avec la plateforme, le fournisseur a évalué les besoins en assurance de la plateforme dans son ensemble afin de mettre au point et de proposer une couverture d’assurance accident individuelle pour tous les travailleurs inscrits sur la plateforme. La couverture s’applique pendant les périodes de travail et protège ces travailleurs contre tous les risques d’accident liés à leurs missions. Le fournisseur offre désormais des prestations à tous les travailleurs de la plateforme en d’accident du travail, conformément à la réglementation du travail en vigueur.
Mutualisation et agnosticité : le produit d’assurance groupe couvre un nombre précis et prédéterminé de travailleurs à tout moment. Ce nombre dépend de l’historique du nombre quotidien de travailleurs actifs sur la plateforme, sans définir de personnes particulières. Cette approche tient compte du fait que, parmi l’ensemble des travailleurs inscrits sur la plateforme, tous ne travailleront pas le même jour ou au même moment et ne seront pas exposés chaque jour à des risques. Si 400 travailleurs sur 1 000 sont actifs chaque jour, la plateforme paie une assurance d’avance uniquement pour ce nombre de travailleurs actifs, ce qui réduit considérablement le montant de la prime payée par travailleur.
Grâce à la recherche comportementale et centrée sur l’humain, les prestataires peuvent comprendre la nature dynamique du travail, les risques qui affectent les travailleurs et les cas d’utilisation pratique qui leur permettront de concevoir des produits de micro-assurance performants pour les plateformes de travail à la tâche et leurs adhérents. La pandémie de COVID-19 a mis en lumière le fait que les travailleurs informels sont fréquemment laissés pour compte dans le domaine des services financiers, et notamment de l’assurance. La technologie associée à la gig economy offre de nombreuses possibilités de relever ce défi et d’étendre aux travailleurs informels les avantages généralement associés aux emplois formels.
Micro et petites entreprises : la pandémie va-t-elle sonner le glas de leurs activités ?
Nitish Narain, Abhishek Anand, Shobhit Mishra et Surbhi Sood
Mohammad Islam tient une petite épicerie à Dhaka. Comme beaucoup, il était au courant de la crise du COVID-19 qui sévissait en Chine. Mais il ne pouvait pas prévoir que la pandémie le frapperait, lui et son entreprise, aussi vite et aussi durement. Depuis l’annonce d’un confinement national par le gouvernement du Bangladesh, Mohammad Islam a vu ses revenus diminuer de 20 %. Heureusement, son entreprise appartient à la catégorie des « services essentiels ». Il est autorisé à ouvrir son magasin, mais pendant des plages horaires limitées. Cependant, ses stocks s’épuisent et l’approvisionnement est très aléatoire. Il pense que ce sont les petits commerçants comme lui, en particulier ceux dont l’entreprise est complètement fermée, qui souffriront le plus de cette crise. Ces entreprises sont également celles qui ont le moins de chances de recevoir un soutien de qui que ce soit, y compris du gouvernement. « Le gouvernement prévoit des mesures pour les grandes entreprises et pour les pauvres – personne ne pense à nous », rumine un autre petit commerçant de Nagerhat, au Bangladesh.
Des mesures politiques seront nécessaires pour minimiser l’impact sur les micro et petites entreprises (MPE) comme celles de Mohammad Islam. Ce cas est représentatif de la situation des MPE dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Ces entreprises sont plus vulnérables parce qu’elles disposent de réserves de trésorerie limitées. Et bien sûr, les flux de trésorerie des entreprises se cofondent avec ceux des ménages. Elles ont des loyers à payer, réalisent généralement une part importante de leurs ventes à crédit et utilisent rarement de produits financiers formels.
Depuis l’irruption de la pandémie, la perception du produit des ventes à crédit s’est effondrée alors que les recettes continuent à baisser rapidement. Il faut s’attendre à un impact sur la survie des MPE à court et moyen terme. Ces entreprises ne sont pas enregistrées, ce qui rend encore plus difficile pour les décideurs politiques de les cibler efficacement en vue d’un soutien.
Dans ce contexte, MSC a lancé un projet de recherche en trois étapes dans huit pays d’Asie et d’Afrique afin de comprendre la nature et l’étendue de l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les micro et petites entreprises. Cette recherche permettra de recueillir des données pour orienter les décideurs politiques dans la conception d’un soutien à court, moyen et long terme pour ces micro et petites entreprises. Elle fournira également aux institutions financières ciblant les MPE et à leurs investisseurs des informations utiles pour repenser les stratégies commerciales afin de mieux répondre à l’évolution des besoins de ces entreprises.
Les premiers résultats de nos recherches fournissent des indications importantes que les décideurs politiques et les autres parties prenantes devraient prendre en compte dans la préparation du rétablissement et de la relance.
La plupart des micro et petits entrepreneurs estiment qu’il faudra au moins trois mois supplémentaires pour rétablir la situation de leur entreprise une fois la pandémie contenue. Les entreprises qui avaient acheté des stocks immédiatement avant le confinement sont les plus touchées.
Les données fournies par 57 des ménages à revenus faibles ou intermédiaires tenant des journaux financiers suivis par Stuart Rutherford à Hrishipara au Bangladesh montrent une forte baisse des revenus et des dépenses immédiatement après le confinement national. Les données des Hrishipara Financial Diaries fournissent des informations d’un niveau de détail précieux sur la vie des pauvres et l’impact du COVID-19. Elles montrent que le revenu par ménage et par jour est actuellement tombé à 100 BDT (1,18 USD). Les dépenses sont supérieures aux revenus depuis le début de cette période, ce qui suggère que les réserves des ménages s’érodent progressivement.
Ce déclin de l’activité économique et l’érosion de l’épargne des ménages sont susceptibles de réduire la demande, ce qui aura des répercussions sur les micro et petites entreprises qui servent ces ménages à revenus faibles ou intermédiaires.
La situation est similaire en Indonésie, où la vente à crédit par les fournisseurs a commencé à diminuer, affectant la position de liquidité des micro et petites entreprises. « Avant la pandémie de coronavirus, mes grossistes m’autorisaient à acheter des marchandises à crédit. La pandémie a entraîné une pénurie et les grossistes ont cessé d’accorder des crédits pour les produits très demandés, comme les vitamines, le paracétamol, les antibiotiques et les médicaments contre la grippe », témoigne le propriétaire d’une petite pharmacie dans la ville de Jakarta, ajoutant que les grossistes n’acceptent plus que le paiement en espèces pour ces produits. Des restrictions ont également été imposées sur les volumes qui peuvent être détenus pour éviter les pratiques de constitution de réserves. « Pour d’autres produits peu demandés, le grossiste est toujours prêt à accorder un crédit d’un mois », dit-il.
Alors que l’offre de crédit des grossistes se tarit, les micro et petites entreprises ont du mal à toucher le produit des ventes à crédit accordées à leurs clients de longue date. « Je vend des articles à crédit à beaucoup de mes clients réguliers, dont la plupart sont des salariés journaliers. Ces clients me payent habituellement en liquide chaque semaine ou chaque mois. Mais en raison du confinement, les gens ne sont pas autorisés à se déplacer librement et le montant qu’on me doit augmente. Je commence à me demander si je pourrai un jour récupérer mon dû », s’inquiète un petit commerçant de tabac et de produits de boulangerie en Inde. Malgré les difficultés, certains épiciers détaillants en Inde se sentent obligés de continuer à accorder des crédits à leur clientèle existante, ce qui aggrave encore leur manque de liquidités.
Les éléments dont on dispose jusqu’à présent montrent qu’il sera essentiel de mettre en place un cadre politique global pour soutenir les micro et petites entreprises. De nombreux gouvernements ont répondu par des mesures spécifiques, telles qu’un moratoire sur le remboursement des prêts en cours par les MPME. Toutefois, il s’agit au mieux de solutions à court terme. Une approche plus fine sera nécessaire à l’avenir. Il en va de la survie de la plupart des MPE.
Un cadre politique visant à accélérer la relance des micro et petites entreprises devrait permettre d’atteindre les objectifs suivants :
Répondre au choc de trésorerie immédiat
La crise de liquidité a gravement affecté les microentreprises, en particulier celles gérées par des familles à faibles revenus. Elles ont besoin d’une aide immédiate en espèces pour gérer leurs flux de trésorerie à court terme. Un transfert d’argent étalé sur trois à six mois aidera ces entreprises à faire face au choc de trésorerie immédiat. Le montant de ce transfert en espèces devrait couvrir les dépenses mensuelles élémentaires du ménage.
Aider les entreprises à réduire leurs dépenses
Les gouvernements peuvent envisager d’offrir des subventions directes aux micro et petites entreprises par le biais d’une exonération des factures de services publics. Toutefois, une telle exonération doit être modulée de façon à éviter le gaspillage et la surconsommation. « L’électricité et l’eau devraient être gratuites pendant trois à six mois afin de couvrir nos pertes. Cela pourrait nous aider un peu. Sinon, cette année, nous ne savons pas ce que nous allons gagner et ce que nous pourrons mettre de côté » déclare un fabricant de machines d’imprimerie en Inde.
Prendre des mesures proactives pour stimuler les ventes et augmenter l’offre
Même dans les pays concernés par un confinement national, les entreprises classées comme « services essentiels » sont autorisées à fonctionner avec certaines restrictions. Le gouvernement, en particulier les autorités locales, doit travailler avec ces entreprises pour s’assurer qu’elles peuvent vendre leurs produits sans craindre la fermeture forcée de leurs magasins. Nos recherches montrent que la réaction de la police d’un pays à l’autre et à l’intérieur d’un même pays est variable : dans certains cas elle permet aux magasins de rester ouverts, tandis que dans d’autres elle exige la fermeture.
De plus, les autorités locales doivent autoriser et promouvoir les services de livraison à domicile pour soutenir les ventes des entreprises qui offrent ces services.
Les décideurs politiques doivent également se concentrer sur le renforcement de l’offre. La chaîne de valeur qui approvisionne les MPE en matières premières et en marchandises doit fonctionner efficacement. Les données recueillies dans les épiceries de notre échantillon de recherche en Inde suggèrent que si l’approvisionnement en céréales alimentaires est solide, l’approvisionnement en aliments emballés et autres produits essentiels non alimentaires, tels que les articles de toilette et les produits d’hygiène personnelle, est limité. Cela peut s’expliquer par le fait que la fabrication de ces produits s’est arrêtée ou par la fermeture des frontières de l’État, qui restreint la circulation des marchandises.
Promouvoir l’adoption des moyens de paiement digitaux et l’utilisation des médias sociaux
De nombreux entrepreneurs, en particulier en Inde, prennent des commandes par WhatsApp. Les clients saisissent les articles qu’ils veulent acheter ou envoient une photo de leur liste de courses manuscrite. Les options de paiement digital comme Paytm et GooglePay facilitent la livraison à domicile. Le gouvernement devrait promouvoir les médias sociaux et les paiements digitaux, car ils contribuent à la distanciation sociale tout en permettant de poursuivre les activités commerciales. Les gouvernements peuvent s’associer à des acteurs du secteur privé, tels que les sociétés de paiement électronique et les plateformes de médias sociaux, pour améliorer à la fois la communication sur l’hygiène personnelle et le développement de l’écosystème digital.
Améliorer l’accès au crédit
Le moratoire sur les prêts en cours aux MPME, là où il est appliqué, permettra de répondre aux problèmes de liquidités immédiats. Néanmoins, les entreprises autorisées à exercer leurs activités pendant le moratoire seront en mesure de rembourser leurs prêts. Mais elles devront avoir l’assurance d’obtenir un nouveau crédit une fois leur remboursement effectué. Les décideurs politiques et les prestataires de services financiers ont donc besoin d’une approche modulée, plutôt que d’une approche générale indifférenciée.
Les établissements de crédit digital qui offrent une aide au fonds de roulement basée sur les flux de trésorerie peuvent être mieux placés pour offrir des crédits immédiats à distance. Tout moratoire sur le remboursement des prêts contractés par les entreprises doit être basé sur le cycle de reprise et les flux de trésorerie au fur et à mesure de leur constitution. De même, tout moratoire concernant les entrepreneurs qui contractent des prêts après le début du confinement doit être reconsidéré, afin que les prêteurs aient la confiance nécessaire pour octroyer des crédits aux entreprises qui fonctionnent encore. Il s’agit de maintenir une discipline en matière de crédit tout en préservant une partie des revenus et des liquidités des institutions financières qui offrent des crédits à ces entreprises.
Les institutions financières s’inscrivent aussi dans une chaîne de valeur. Si celles qui accordent des prêts aux MPE à partir de leurs propres lignes de crédit, comme les institutions de microfinance, ne bénéficient pas d’un moratoire de remboursement similaire, la position de liquidité des institutions financières de première ligne sera affectée. C’est pourquoi la question des remboursements doit être considérée tout au long de la chaîne d’approvisionnement du crédit.
Le gouvernement devrait également profiter de cette occasion pour intensifier les efforts visant à formaliser les micro et petites entreprises, afin de pouvoir mettre en œuvre efficacement ces mesures politiques. Cela peut nécessiter de renforcer la confiance des micro et petites entreprises et que les MPE soient en mesure de constater les avantages de la formalisation. La question étant : quels sont-ils et comment les communiquer efficacement ?
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